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  La Mort
 

La mort

 

Définition de la thanatologie

Définition de la mort

La mort et législation

Différents Stades

Mécanismes de la mort

Physiopathologie

Constatation de la mort

Signes négatifs de la vie

Signes positifs de la mort

a)    Phénomènes cadavériques macroscopiques

o   Refroidissement cadavérique

o   rigidité cadavérique

o    lividité cadavérique

o   déshydratation cadavérique

o   putréfaction

 

b)    Phénomènes cadavériques microscopiques

Datation de la mort

Processus de conservation des cadavres                      

 

Processus spontanés

Processus artificiels

Conclusion  

                     La mort             

I.    Définition de la Thanatologie

La thanatologie est la science de la description clinique de la mort et de la recherche des mécanismes et des causes aboutissant à la mort.
L'intérêt de la thanatologie réside dans la distinction des formes médico-légales de la mort   
- mort naturelle : elle ne pause pas de problème, elle est suite logique de l'évolution fatale d'une maladie
- mort violente : (accidentelle, criminelle, par suicide) ainsi que les mort subites, imprévisible, soulève un problème médico-légal, nécessitant la pratique d'une autopsie judiciaire

II.    Définition de La mort :    La mort est :

. L’absence de vie,

. L’arrêt irréversible des fonctions vitales.

·         Il n'existe pas de définition légale de la mort, dans le Code Civil ou Pénal, une personne est déclarée morte quand le médecin estime qu'elle est morte.

·         Des critères sont établis pour permettre de simplifier la tâche des médecins certificateurs, en cas de transplantation.
Certains distinguent :
- la mort cellulaire
- la mort de l'organe
- la mort de l'organisme
Les organes vivent ensemble et meurent séparément" (BICHAT)

·         Il existe cependant des règles comportementales qui s'imposent aux médecins dans certaines situations (ex. : prélèvements d'organes sur patient en état de mort cérébrale).

Législation de la mort : en matière de décès les opérations thanatologiques sont soumises à une réglementation. La mort étant un événement personnel et familial ou religieux est aussi un fait juridique.

La mort intéresse l'état civil : l'acte de décès est adressé par l'officier d'état civil de la commune du lieu de décès au vu du certificat de décès délivré par le médecin qui a  constaté la mort; en attestant qu'elle est constante et précisant l'origine naturelle; dans ce cas la, Le permis d'inhumer est délivrer par l'officier d'état civil," Article 78 du code d'état civil" .

En cas de signes laissant penser à une mort violente ou une mort d'origine indéterminée, l'inhumation n'aura lieux q'après procès verbal d'un officier de police judiciaire (OPJ) et le constat du décès est accomplis par le médecin légiste sur réquisition.

La mort intéresse le parquet qui doit  être tenu  informé de toutes  les morts violentes ou suspects.

La législation de la mort reconnaît plusieurs objectifs :

·         . S’assurer de la réalité de la mort,

·         . Reconnaître une mort suspecte,

·         . Satisfaire à des obligations de santé publique,

·         . Rendre possible l'accomplissement de certains désirs de l'intéressé ou de sa famille (don du corps, incinération, transport du corps avant mise en bière...),

·         . S’assurer de l'identité de la personne décédée.

On s'accorde pour considérer la mort comme l'arrêt des fonctions vitales.

"Le diagnostic de la mort cérébrale est important à établir dans un service de réanimation pour la rédaction d'un certificat de décès avant de procéder à un prélèvement d'organes en vue d'une greffe. Loi N° 85-05 du 16 février 1985, relative à la promotion de la santé complété et modifié par la loi N° 90-17 du juillet 1990."

 

La mort est un processus qui se déroule en trois stades :

 

§ La mort apparente : c’est une syncope prolongée, caractérisée par une résolution musculaire, une perte de connaissance, une activité cardiaque et respiratoire faible, difficile à mettre en évidence cliniquement, mais réelle.

 

§ La mort relative : mort intermédiaire ou mort clinique, elle diffère du stade précédent par la suspension complète et prolongée de la circulation. C’est la mort sans retour spontané à la vie, mais à partir de laquelle cependant, grâce à des moyens thérapeutiques efficaces, on peut dans certain cas particuliers, voir réapparaître une certaine forme de vie.

 

La mort absolue : elle fait suite au stade précédent mais de façon progressive et insensible, laissant le temps aux lésions organiques et tissulaires précédemment réversibles de se compléter et de devenir irréversibles et définitive.

 Mécanismes du décès :

- Cause cardiaque => défaillance circulatoire => chute du débit => anoxie
- Cause respiratoire => mécanique ou autre => asphyxie => anoxie
- Cause neurologique => troubles de régulation d'origine centrale => anoxie, etc....

III.    Physiopathologie

L'arrêt cardio-circulatoire entraîne l'ischémie (défaut d'apport sanguin) qui provoque une anoxie cellulaire (défaut d'apport d'oxygène…).
 
Conséquences cellulaires :
- Lyse du noyau
- Vacuolisation cytoplasmique
 
Conséquences biochimiques :
- libération enzymatique
- consommation rapide de l'02 restant
- stimulation du métabolisme anaérobie et épuisement énergétique
- accumulation d'ions acides
 
A terme, on aboutit à une dette irréversible en 02, à une acidose et une diminution du stock ATP entraînant une décharge catécholaminergique aboutissant à une majoration du collapsus.
 
En fonction du type de cellule, le temps maxima d'anoxie autorisant une récupération est le suivant :
- Fonctions intellectuelles : 4 à 7'
- Centres cérébraux et médullaires : 8 à 10'
- Centres vasomoteurs et cardiaques : 20 à 30'
- Centres respiratoires : 30 à 50'
La capacité de tolérance est plus importante chez l'enfant.

IV.    Constatation de la mort

La vie est caractérisée par l'ensemble des fonctions qui résistent à la mort. On peut classer les signes de la mort dans deux grands groupes :
- les signes négatifs de la vie
- les signes positifs de la mort

1.    Les signes négatifs de la vie

Arrêt des grandes fonctions :
- arrêt cardio-circulatoire
- arrêt respiratoire
- abolition de toute conscience, toute sensibilité, aréflexie
- perte du tonus musculaire et mydriase
- pâleur dite cadavérique
- refroidissement
 
En principe, le diagnostic précoce de la mort peut être réalisé par une auscultation cardio-respiratoire, la palpation des trajets artériels. Il est également possible de constater l'absence de flux respiratoire en plaçant un miroir devant la bouche (présence ou absence de buée).
 
Des méthodes para cliniques très invasives ont été utilisées par le passé, elles sont actuellement à proscrire ;
- aiguille dans le cœur (ne bouge pas => pas de mouvement cardiaque)
- artériotomie au niveau de l'artère radiale (plus de flux sanguin)
- le test à la fluorescéine (non coloration des conjonctives 1/2 h après l'injection de fluorescéine en intraveineux) (test d'Icard)
- la phlyctène explosive : après exposition d'une zone cutanée à une flamme, il se forme un décollement cutané rempli d'air qui se rompt brutalement en provoquant une petite explosion, alors que chez le vivant, la phlyctène n'est pas explosive ; elle contient un exsudat.
- le test à l'éther (injection sous cutanée d'éther qui ressort par le trou de l'aiguille si le sujet est mort).

2.    Les signes positifs de la mort

a)  Les phénomènes cadavériques macroscopiques

  • Refroidissement cadavérique

La température du cadavre chute d'environ 1 degré par heure et on admet que l'équilibre avec le milieu ambiant est atteint en 24 heures.
Il existe cependant des variations en fonction de différents critères pouvant intervenir sur les échanges thermiques :
- l'habillement. Des facteurs correctifs liés à l'habillement sont introduits. Certains auteurs préconisent la prise de température au niveau hépatique ou au niveau des tympans (remarque : la mesure de la température cutanée n'est pas très fiable. La température rectale est assez utilisée).
- la température ambiante. Des normogrammes existent pour déterminer le délais post-mortem, ils intègrent : la température rectale, la température externe, le poids.
- état fébrile, hypothermie au moment du décès.

  • La rigidité cadavérique

La rigidité cadavérique est le résultat de l'absence de réversibilité de la liaison des fibres d'actine et myosine.
Elle affecte l'ensemble des muscles de l'organisme :
- Muscles squelettiques
- Cœur
- Iris
- Diaphragme
- Sphincters
La rigidité touche également les muscles lisses d'où la possibilité d'éjaculation, émission de matières, urine en post-mortem.
La rigidité débute environ 3 heures après la mort, son maximum se situe vers 12 heures.
Elle commence aux muscles du cou, de la nuque, et des masséters, pour s'étendre au tronc, membres supérieurs et membres inférieurs.
La rigidité s'installe progressivement et prédomine :
- aux fléchisseurs aux membres supérieurs
- aux extenseurs aux membres inférieurs
Sa disparition se fait dans le même ordre :
La rigidité tibio-tarsiennes disparaît entre la 24ème et la 36ème heure.
Si elle est rompue avant la 12ème heure, elle peut se reconstituer.
 
Attention :
Lorsque l'organisme est sidéré, par exemple, en cas de décapitation, fulguration, la rigidité intervient quasi immédiatement. La fixation du corps se fait dans la position qu'il occupait.

  • Les lividités

Les lividités correspondent à des transsudations de sang à travers les vaisseaux. Les sérosités imbibent les tissus, elles ont une coloration rosée. Les lividités sont dues à des phénomènes passifs entraînés par la pesanteur. Elles apparaissent progressivement et se situent au niveau des régions déclives. Les points de contact entre le corps et le support entraînent des contre-pressions repoussant ces lividités.
Exemple : Pour les cadavres retrouvés sur le dos, les lividités siègent au niveau des lombes et de la partie latérale du tronc. Il n'y a pas de lividités au niveau des épaules et des fesses (zones de pression, points de contact).
 
Les colorations particulière peuvent évoquer certaines origines :
- rouge groseille :
=> intoxication au CO
=> intoxication à l'acide cyanhydrique
- brunâtre : intoxication par un poison méthémoglobinisant
- sombre : asphyxie
- pâle : hémorragie
 
Les lividités apparaissent entre la 3ème et la 5ème heure post-mortem.
Elles se fixent vers la 15ème heure et peuvent se reformer jusqu'à la 30ème heure Si le cadavre est déplacé.
 
Le diagnostic différentiel doit être fait entre lividité et hématome et ecchymose (pour cela il faut inciser ; si la coloration disparaît après lavage, il s'agit d'une lividité).

·         La déshydratation cadavérique.

 Perte de poids de 1 kg par jour,

·         La déshydratation  des tissus cadavériques explique la perte de poids du corps après le décès. Elle est en moyenne de 10 à 18 g/jour/Kg.

     

·         La déshydratation est responsable, en partie des phénomènes oculaires cadavériques : toile glaireuse de la cornée ; tache noire sclérotique de l’angle externe de l’œil ; et affaissement du globe oculaire.

 

·         Le parcheminement de la peau, lorsque l’épiderme a été arraché, est déterminé aussi par la dessiccation du derme, après la mort. Chez le nouveau-né, il produit l’état sec et brun rouge des lèvres ; il en est de même pour les organes génitaux de l’adulte.

     

·  Lorsque la déshydratation est rapide et étendue, il y a momification, c'est-à-dire dessiccation des tissus et des viscères qui durcissent et diminuent de volume.

 

·  Chez les noyés, le cadavre augmente de 14 0/0 de son poids du 9e au 14e jour ; du 14e au 15e jour il perd 3 Kg et augmente à nouveau de poids au moment de la décomposition.

 

Elle est difficile à évaluer, variable en fonction de l'état d'hydratation anté-mortem.

  • La putréfaction

ü  Définition,

Elle correspond à :
- la dégradation des tissus par les enzymes, par la flore microbienne.
Le premier signe de putréfaction visible vers la 48ème heure est la "tache verte abdominale". Le début de la putréfaction est dû aux pullulations microbiennes, au niveau du cæcum. La putréfaction diffuse à l'ensemble de l'abdomen, puis au thorax.
- la Circulation posthume qui réalise un réseau verdâtre très visible sous la peau à un stade plus avancé. Sous l'influence des gaz putrides, la circulation bactérienne diffuse la putréfaction à contre courant, centrifuge à point de départ abdominal.

 

ü  Les effets de la putréfaction :

§ La tache verte abdominale :

Elle se signale au début (le 2éme jour en été, vers le 8éme jour en hiver).

 

Située à la région cæcale ; sauf pour les noyés et les nouveaux-nés où elle apparaît d’abord à la face (tête de nègre) ; puis par des traînés rougeâtres le long des veines superficielles du thorax et des membres.

 

La coloration verdâtre, ou la teinte rouge brun sale, est le résultat de la transformation de l’hémoglobine en hématine.

La coloration verte se remarque ensuite sur les muscles, la graisse, les muqueuses, les méninges, l’encéphale, les poumons, le foie.

 

§ Les phlyctènes putrides : se forment sur les taches livides, remplies de sérosité sanieuse, rouge sale, riche en bactérie, pas de réaction leucocytaire.

La rupture des phlyctènes met à nu le derme qui se parchemine par dessiccation.

L’épiderme soulevé se détache par lambeaux.

 

§ Cheveux, poils et ongles : perdent leur adhérence et se détachent.

A la longue les cheveux deviennent roussâtres et les os grisâtres.

 

§ L’emphysème putride : Les parenchymes sont désorganisés par l’emphysème putride puis ramollis et enfin liquéfiés en une substance poisseuse, noirâtre (foie) ou bien argileuse et vert grisâtre (cerveau).

 

§ Les muscles : se réduisent à des feuillets membraneux.

§ La graisse : saponifié par la fermentation, se transforme en gras de cadavre ou adipocire qui résistent longtemps à la putréfaction.

 

§ Les organes génitaux externes : disparaissent assez vite, alors que l’utérus non gravide et le corps jaune subsistent longtemps.

 

§ Action des gaz : la fermentation putride s’accompagne de dégagement de gaz (NH3, H2S, CO2, N2). Il réalise une forte pression inta-abdominale qui comprime les viscères.

 

§ La momification : dans les pays chauds, les cadavres se dessèchent, se momifient et se conservent dans des terrains sablonneux et secs. Le corps, le visage gardent leur forme naturelle ; les viscères, réduits de poids et de volume.

 

§ Moisissures : ce sont des champignons inférieurs qui forment le feutrage mycélien gris, verdâtre, brun ou jaunâtre qui recouvre les parties découvertes des cadavres, dès le 4éme au 6éme jour en été, le 8éme au 12éme jour en hiver et qui pénètre parfois dans la bouche, la trachée et l’œsophage.

 

b)  Les phénomènes cadavériques microscopiques :

 

Il s’agit de toutes les modifications tissulaires et cellulaires. Elles sont extrêmement nombreuses et variées. Les cellules cardiaques commenceront à se modifier une douzaine d’heures après la mort ; en revanche, les lymphocytes présents dans la rate resteront assez intacts durant un à trois mois.

 

V.    Datation de la mort

 
      La question est souvent posée à l’occasion de la découverte d’un crime ou d’un cadavre décomposé.

      Pour déterminer approximativement la date de la mort récente ou ancienne, le médecin légiste dispose :

v  Constatation lors de la levée de corps : l’examen du cadavre à l’endroit même de sa découverte est une étape essentielle de l’instruction.

 

v  Des données fournies par l’interprétation de certains actes vitaux :

 

ü  L’état de la digestion : une détermination de l’heure de la mort par l’aspect du contenu gastrique est parfois possible. Malheureusement, le temps de la digestion est trop variable pour permettre une réelle certitude d’horaire.

 

ü  L’état de réplétion ou de vacuité de la vessie : chez un adulte jeune la vessie se remplit régulièrement au cour de la nuit pour atteindre 300 ml.

 

v  Des renseignements fournis par l’étude des phénomènes cadavériques 


- corps chaud, souple, sans lividité : < 6 à 8 heures
- corps tiède, rigide, lividités s'effaçant à la pression : < 12 heures
- froid, rigide, lividités immuables : < 24 heures
- plus de rigidité, tache verte : > 36 heures.

 

v  Des renseignements fournis par mesure des températures :
-rectale, hépatique, tympanique

 La température corporelle baisse. Des diagrammes existent, cernant l’abaissement progressif de la température rectale en fonction de la température ambiante, mais d’autres facteurs entrent en jeu. Notre température corporelle est de 37 °C. Il est généralement admis que la température interne d’un cadavre baisse d’un degré par heure durant les quinze premières heures suivant la mort. Ainsi, la température rectale d’un corps maintenu dans une ambiance de 18 °C durant vingt-cinq heures tombe à 20 °C. Mais ceci est très sujet à fluctuations en fonction de la température ambiante, des vêtements, de l’adiposité du sujet, de son état de santé, etc.
 

v  Des méthodes biochimiques :

 

ü    Altération sanguine:

-mesure du pH : chute du pH dans les 3 premières heures puis une diminution plus lente.

-la chute de la glycémie est trop rapide et trop irrégulière.

üAltération du LCR :

-                l’augmentation en post-mortem du potassium pendant 60 heures, la date de la mort peut être précisée approximativement.

-                Une concentration d’Ac aminés ne dépassant pas 14 mg pour 100 ml de LCR indiquerait que la mort ne remonte pas à plus de 10 heures.

ü  Dosage de potassium dans l'humeur vitrée:
L'humeur vitrée étant un liquide acellulaire ne contient pas de potassium quand le sujet est vivant. Après la mort, les cellules tapissant l'oeil, se lysent progressivement et libèrent leur potassium.
Cette concentration en potassium est proportionnelle au délai post-mortem.
 

v  Entomologie thanatologique :

 L'étude des larves, pupes, insectes volants permet de dater les décès.

Les entomologistes décrivent 8 escouades d'insectes qui colonisent le cadavre en fonction de son état de décomposition.

 

La classification, l’importance, la chronologie et la vitesse de développement des différentes escouades varient en fonction des données météorologiques, des données géographiques, de la région du dépôt du cadavre, des données propres au cadavre ainsi que des conditions de conservation du cadavre depuis le décès.

 

Le prélèvement doit être pluri focal (sur le cadavre, dans l’environnement du cadavre).

 

v  Cas particuliers des noyés :

L’appréciation repose sur l’état de la macération de la peau des mains et des pieds, sur la marche de la putréfaction et de la saponification des graisses. 
Aucune certitude ne peut être tirée de ces méthodes. Une simple évaluation peut être avancée avec beaucoup de prudence.

 

VI.    Processus de conservation des cadavres

 

 

La décomposition cadavérique peut être ralentie par des processus spontanés et par des processus artificiels.

 

1.    Processus spontanés : ils sont le fait de :

 

a.    La chaleur sèche :

La chaleur sèche prolongée aboutit à la conservation avec réduction de volume et parcheminement des téguments par déshydratation. Les viscères desséchés rétractés et durcis ont un aspect d’étoupe.

Elle doit être supérieure à 400 et l’humidité relative voisine à 0.

Chaleur et sécheresse ont été les facteurs essentiels de réussite des momifications égyptiennes.

b.    Froid intense et prolongé :

Il réalise lui aussi une excellente conservation. Le rapport de Tolmatchoff en 1929 sur la dissection d’un mammouth sibérien exhumé après de milliers d’années dans le sol gelé (moins 400) fait état d’une conservation parfaite.

 

c.    Adipocire : ou gras du cadavre, résulte de la transformation post mortem des tissus adipeux.

Aspect : de cire, fermes et durs quand ils sont froids, plus mous huileux à la température de la pièce. Leur couleur, blanc grisâtre, et leur odeur nauséabonde.

 

o   Du pont de vue chimique : l’adipocire est un mélange d’acide gras (Ac palmitique essentiellement, hydrostéarique, stéarique, oléique) avec quelques savons.

 

o   La formation de l’adipocire : classiquement l’adipocire résulte d’un processus lent et demandant une grande humidité. La durée du processus peut être de 15 jours à 3 mois.

o   Répartition de l’adipocire : l’adipocire se présente dans tout les tissus adipeux. Mais sa localisation superficielle qui fait son intérêt car, elle permet l’identification après plusieurs années.

o   Aspects histologiques : ce sont des amas de cristaux en forme d’aiguilles, sont anisotropes. La couleur de la graisse se modifie : du jaune originel, elle devient blanc grisâtre.

 

d.     Carbonisation : ne réalise que des conservations partielles.

 

2.    Processus artificiels :

 

« L’homme a toujours entouré le mort de son respect angoissé et il a toujours éprouvé le désir de l’honorer en le conservant » Dérobert.

 

Les techniques de momification sont très variées mais les préoccupations métaphysiques de ceux qui les utilisent sont identiques.

Les plus belles momies viennent de l’Egypte et résultent de millénaires de recherches et de patientes observations.

Il semble que, d’après l’examen du corps, cette réussite ait été due à l’association de l’éviscération, de salaison, de la dessiccation (à feu doux et prolongé puis l’action du climat sec), de protection contre les insectes par des résines et baumes complexes.

 

a)   I.F.T : 

« il consiste en une injection intra artérielle de fluide fixateur, d’un drainage veineux et d’un traitement de la grande cavité  par un second fluide. Cette opération est complétée par des soins esthétiques » Barbier.

 

Les résultats immédiats de cette thanatopraxie sont satisfaisants. Un brunissement apparaît rapidement qui est dû à l’action du formol

 

En cas de cadavres autopsiés, les viscères sont lavés à l’eau puis trompés dans du liquide (méthanol, propylène glycol, soluté de formaldéhyde). On injecte ensuite les six artères principales, carotides, axillaires, fémorales, les retours veineux dans la grande cavité assurant le drainage.

b)    Congélation :

 Ce procédé n’a pourtant aucun fondement scientifique. Il reste un moyen de conservation de cadavres dont la perfection n’a d’égal que l’irréalisme.

 

c)    Paraffinisation :

Dernière méthode, perfection de la thanatopraxie : qui grâce aux travaux de Léon Frédéric, eut l’idée d’utiliser la méthode en anatomo-pathologie pour la conservation et l’étude des pièces anatomo-histologiques.

 

Le cadavre est mis à déshydrater dans de bains d’alcool successifs, de plus en plus forts, puis dans un solvant des graisses qui est le plus souvent le xycol, et enfin dans un bain de paraffine fondue à 570.

 

Lorsque la paraffine est entrée suffisamment dans les tissus, le corps est retiré du bain et l’excès de paraffine enlevée. Tels sont les principaux modes de conservations de cadavre. Une conclusion médico-légale s’impose : les processus artificiels interdissent pratiquement l’appréciation de la date de la mort.

 

 

Conclusion

 

En résumé, l’appréciation, toujours très approximative, de la date de la mort repose non pas sur un seul signe, mais sur un ensemble de considérations tirées des commémoratifs et des constatations médico-légales.

 

 

 

                                                                                                      DR KERROUCHE.O

 
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